La Parenté
Le tout débute par un questionnement sur la famille. Ma grande famille; 16 oncles et tantes et leurs conjoints, 30 cousins et cousines. Ma petite famille; un papa, une maman, un enfant. Comment faire perdurer l’esprit familial lorsqu’on a grandi dans une énorme famille et que sa famille immédiate est si petite?
Ce projet s’est transformé en recherche pour trouver ou définir ma place en famille et parallèlement ma place en photo. Cette énorme famille à laquelle j’appartiens depuis toujours mais qui parfois me semble si différente de moi. J’ai donc approché mes oncles et mes tantes de la famille de mon père pour me permettre d’avoir un échange avec eux dans l’intimité de leurs maisons. Ils sont 8. Des lieux intimes où les familles évoluent, grandissent et échangent entre eux. Des maisons à l’image des gens et de leurs personnalités. Un reflet de leur culture, de leur classe sociale, une recherche sociétale en miniature.
Plus qu’un rapprochement, je peux maintenant voir d’où viennent certains traits de ma personnalité et plus surprenant encore, je comprends mieux mon travail photographique.
Après ces rencontres, je remarque maintenant la facilité d’approche, l’entraide, la joie de vivre, la proximité, le goût du travail acharné, la disponibilité ainsi que l’importance des liens du sang que chacun accorde à un ou l’autre des membres de la famille.
Au delà de leurs similitudes physiques, ces portraits réalisés devant leurs maisons respectives racontent leur histoire, ils sont aussi un reflet de leur classe sociale ainsi que leurs histoires personnelles. Par leurs attitudes, leurs vêtements et leurs maisons, il est possible de comprendre le soin qu’ils donnent à l’entretien de leurs biens, leur joie de vivre ainsi que leur naturel devant mon oeil et mon objectif. Ils se prêtent tous au jeu malgré leur désir de fuir la caméra. La famille est là pour la famille.